Médias et Élections en Côte d'Ivoire : Entre rigueur professionnelle et dérapages numériques
Abidjan, le 4 décembre 2024 – À l'avant-veille de l'élection présidentielle 2025, la Côte d'Ivoire a été secouée par un incident éditorial majeur : la publication, par un portail d'information numérique de premier plan, de résultats détaillés d'une élection qui n'avait pas encore eu lieu. Abidjan.net a invoqué un « dysfonctionnement technique » lié à l'externalisation malencontreuse d'une plateforme interne de préparation.
Une sanction immédiate
Face à l'ampleur des risques de décrédibilisation du processus électoral, la Commission Électorale Indépendante a immédiatement déposé plainte contre le média. L'Autorité Nationale de la Presse (ANP) a réagi avec fermeté en prononçant une suspension de 26 jours, la plus lourde sanction possible. « Nous n'avions vraiment pas besoin de ça », ont confié plusieurs acteurs du paysage médiatique ivoirien à Radio de la Paix.
Une mention honorable pour les médias traditionnels
Cet incident contraste fortement avec l'excellente performance globale des médias ivoiriens durant la campagne électorale, comme l'a révélé un récent débat organisé par Radio de la Paix. Le mercredi 22 octobre 2025, dans nos studios d'Abidjan Riviera, les autorités de régulation ont dressé un bilan positif de la couverture médiatique.
Kouassi Assouma, sous-directeur du développement de la presse à l'ANP, et Siméon Koné, directeur des affaires juridiques à la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), ont unanimement salué le professionnalisme et l'éthique dont ont fait preuve la majorité des médias, tant publics que privés. Cette mention très honorable récompense les efforts continus de formation et de sensibilisation menés auprès des journalistes pour une couverture responsable, évitant l'amplification des discours de haine et de stigmatisation.
Les réseaux sociaux : terrain de désinformation massive
L'émission de Radio de la Paix a également mis en lumière un défi de taille : l'offensive de désinformation massive sur les réseaux sociaux. Le journaliste Manféi Anderson Diédri, animateur de la Coalition anti-dohi (anti-mensonge), a documenté ces campagnes orchestrées par des cyberactivistes expatriés et provenant de certains pays voisins. Cette plateforme, qui rassemble médias et organisations de la société civile, œuvre activement à la vérification des faits et à la lutte contre la désinformation.
Le blogueur Serif Tall a quant à lui exposé les défis auxquels font face les citoyens lanceurs d'alerte sur les réseaux sociaux. « Ces acteurs non journalistes qui informent et dénoncent les abus auraient besoin d'une protection juridique appropriée », a-t-il plaidé devant les auditeurs de Radio de la Paix.
Notre engagement
Radio de la Paix reste plus que jamais engagée dans la promotion d'un journalisme responsable, factuel et éthique, essentiel à la préservation de la démocratie et de la paix sociale en Côte d'Ivoire. Nous continuerons à offrir une tribune de débat constructif et à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer l'intégrité de l'information.
Radio de la Paix – L'information qui unit, la voix qui apaise.